Silhouette sous parapluie (réservé)

Sujet: Silhouette sous parapluie (réservé) Sam 10 Nov 2007 - 17:21

[Premier post]

L'aube, je crois du moins que c'était cela. Le soleil était à peine levé lorsque je me réveillais. Idiot, je le sais... La veille, j'avais marché toute la journée sous une pluie fine, bien différente de celle d'Ame. Sous mon parapluie, j'avais écouté le rythme singulier des gouttelettes d'eau venant mourir sur la toile rigide. Marchant, encore et encore, j'avais fini par franchir la frontière. Etait-ce la veille ou bien des jours avant ? Je n'arrive pas à situer cela dans le temps et dans le fond, je m'en contrefiche. Les cauchemars que je faisais chaque nuit commençaient enfin à devenir plus flous. Ce n'était pas sans mal que je parvenais à prendre du repos. Je n'avais pas spécialement peur mais l'idée d'être surpris dans mon sommeil par un chasseur de déserteur n'en restait pas moins déplaisante. Empruntant un chemin de terre, je n'avais rencontré que quelques voyageurs, des commerçants pour la plupart. D'ailleurs, l'un des chariots d'un convoi se trouva embourbé, juste devant moi, me bloquant le passage. J'ignore ce qui m'est passé par la tête mais j'ai aidé à l'en extirper. Le meneur m'a remis un sac de provisions au lieu de ryos. Dommage mais il pensait sans doute bien faire, remettant cette nourriture à un voyageur en loques rapiécées. Je voyage toujours ainsi, sous le couvert d'un "Henge no Jutsu" d'homme style colporteur. C'est plus discret.

Ce matin donc, je me réveillais, adossé au mur de la petite grotte que j'avais découverte avec un coup de bol, lorsque la pluie s'était renforcée. La chute d'eau et la hauteur de la cavité masquaient ma présence aux éventuelles personnes de passages. Je ne pensais pas avoir dormi autant, m'étant allongé dans l'après-midi de la veille. C'était étrange cette sensation de liberté. Personne pour vous dire de vous lever, vous indiquer comment vous habiller ni même vous parler. Le silence de la grotte n'était perturbée que par l'écho de la chute d'eau, me permettant de me réveiller assez sereinement. Décollant mon dos de la paroi, je me penchais vers mon sac et en sortit la bourse contenant mes ryos. A la soupeser, il ne me restait pas grand-chose. Il fallait croire que j'allais devoir me trouver une occupation permettant de me rapporter un peu de fric. Avec de la chance, j'allais tomber sur un panneau où était adressée une demande pour exécuter un type riche, voler une oeuvre chez un collectionneur, aller effrayer un type ayant des dettes. Voir l'état de mes finances eut le bon effet de me couper l'appétit. Au moins, pas besoin de débourser la moindre piécette avant un moment, au vu des provisions laissées par le commerçant.

Joignant les mains, j'exécutai un Henge no Jutsu, revêtant mon apparence de voyageur anodin. Rassemblant mes biens, je finis par mettre le nez dehors, mon parapluie sur l'épaule droite. Le ciel était dégagé, temps ensoleillé à prévoir. C'était vraiment une chose peu courante et qui me laissait de marbre ou alors peut-être légèrement perturbé. Un jour sans pluie annonçait un jour qui soit serait rempli d'une chance inconcevable, soit annonciatrices d'ennuis. Vérifiant que personne ne passait aux alentours, je descendais prudemment le petit chemin étroit qui longeait la paroi. Il me faudrait penser à noter l'emplacement de ce coin, histoire d'y trouver un peu de tranquilité, au cas où. Faisant tourner instinctivement mon parapluie de la main droite, je reprenais la route un moment. Combien de temps ? Aucune idée. Ce dont je suis certain est que je m'arrêtais à un carrefour marqué par un tas de blocs rocheux.

Escaladant facilement l'amoncellement, je m'assis, aux aguets. Un carrefour, un endroit où on est forcé de choisir une direction menant à contrario des autres. Posant mon parapluie, assis en tailleur, je finis par sortir l'un des onigris offert par le charretier. Je pouvais agir comme je le voulais, j'étais libre... Et seul...

Sujet: Re: Silhouette sous parapluie (réservé) Sam 10 Nov 2007 - 17:38

Un objet lisse et doux glissa sur son épaule ; deux petits yeux blancs se posèrent sur son visage alors que la peau blanche et argentée coulait autour de ses épaules. Un fin serpent, d’une trentaine de centimètres, glissait sur son buste, sa langue légèrement fourchue sifflant hors de sa bouche. Mais on ne percevait aucun caractère menaçant dans cette créature ; l’opposé total de son Maître. Adoptant un air amical et sensible, la bestiole, s’enroula délicatement autour des jambes du shinobi Nuke-Nin et se laissa tournoyer jusqu’au sol, où elle s’éloigna d’un petit mètre. Se retournant et fermant les yeux, il se mit face au ninja et se dressa faiblement sur la moitié de son corps. Minuscule comparé à son interlocuteur, l’animal regarda une dernière fois le shinobi en sifflant tendrement de sa langue fourchue, et referma les yeux, penchant sa tête légèrement vers le sol en signe de respect et d’adieux.
Sa peau se mit à briller faiblement, puis de plus en plus fort, pour que la bête se transforme en un animal illuminé par un éclair argenté. Puis, adoptant une couleur se rapprochant plus du blanc étincellant, le serpent redressa de quelques millimètres sa tête courbée… pour exploser dans un bruit d’éclatement de ballon. Le sang de l’animal aspergea quelque peu le Nuke-Nin qui restait figé, et l’herbe fut soufflée sous la déflagration qui avait littéralement pulvérisé la créature.
A la place de celle-ci, se tenait à présent un rouleau d’une vingtaine de centimètres, à sceau ocre et noir. Le symbole qui ornait le parchemin et servait de fermeture abordait les hiragana : O TO. Une fois le message ouvert et décrypté, on pouvait y lire :

Code:: Rends toi à Oto No Kuni. Traverse la Rivière Nakawa, et attends la lisière de Grain de Riz, ville du Pays des Rizières. Une fois là, pars vers l’Est et trouve les abords de la forêt Tafû.
Pénètres dans ce bois et avance sur 15 kilomètres tout droit. Prends ensuite vers le Nord et avance de 5 kilomètres. Tu y verras un saule pleureur.
A partir de là, prononces les mots « Serpent d’Argent » et tu pourras voir l’entrée du Village Caché du Son.
Une fois rentré dans le Village, rends toi directement à la salle principale. Tu y es attendu dans 4 jours. Dépêches-toi, ou tu devras attendre 2 mois. Conserves le rouleau ; il te servira de pièce d’identification lors de notre rencontre.
A bientôt, Cher Oboro.

L’invitation était tout ce qu’il y avait de plus organisé. Mais une absence ou un retard d’une journée n’aurait pas été tolérée par le Seigneur Serpent, ancien Sannin de Konoha No Sato. Il valait donc mieux arriver à l’heure, et être courtois… .

Sujet: Re: Silhouette sous parapluie (réservé) Sam 10 Nov 2007 - 18:27

Le riz était bien cuisiné, ne laissant pas cette impression de sécheresse après le repas. Si je l'avais su avant, j'aurais sans doute "emprunté" quelques sacs de plus à ce commerçant mais il était bien trop tard pour m'en rendre compte. Au moins, à présent, je n'avais absolument plus faim et ce temps qui commençait à s'éclaircir me tapait en même temps sur le système. Bien entendu, cela ne pouvait pas se voir sur mes traits, d'autant plus qu'il n'y avait aucune forme de vie à la ronde. D'un coup, je stoppais tout mouvement, sentant une pression contre mon épaule, respirant lentement, presque pas en vérité. Il y avait quelque chose qui se glissait contre mes épaules mais pas un instant je ne songeais à l'éjecter. Pour quelle raison de toute manière ? Cela ne semblait pas bien grand et en regardant cet être, je me rendis compte qu'il s'agissait d'un serpent, pas très grand et aux écailles réfléchissant les rayons solaires. La bête se laissa glisser contre moi, semblant ne pas se rendre compte que sa vie n'allait pas durer longtemps si elle persistait à m'utiliser comme chemin. La tête du serpent s'orienta un peu vers moi et sans franchement comprendre pourquoi, j'eus l'impression fugace que ce n'était pas un animal ordinaire. L'animal se dirigea vers le sol où il me fit face.

Amusant, on aurait dit un serviteur de contes, du genre de ceux qui sont humbles et discrets jusqu'à disparaître en se sacrifiant pour leur maître. Bizarre, cette comparaison m'était venue toute seule. Observant l'animal, celui-ci se redressa et adressa un signe respectueux. On dressait les serpents maintenant ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Il n'y avait pourtant personne ou je l'aurais ressenti... Peut-être mon séjour dans cette grotte avait affaibli mes capacités, qui sait ? La peau écailleuse se mit à luire puis à son paroxysme lumineux, la créature explosa, projetant un souffle et son sang en prime sur moi. Glissant un peu de mon perchoir, je m'approchais de la dépouille disparue, lissant un peu les taches sanglantes de ma tenue. C'était exactement comme dans les histoires de maître et serviteur... A la place de la bête, un rouleau... En quelques mouvements, j'avais attrapé l'objet et était remonté sur mon perchoir. Le sceau était étrange, très étrange et ne me disais rien de particulier. L'ôtant avec précautions, je m'intéressais au message proprement dit. Premier constat, il était codé mais d'une manière familière, shinobi en somme. Décryptant le message, le contenu n'en n'était que plus intéressant.

Apparemment, quelqu'un me connaissait, mon nom figurant en bas de "l'invitation". C'était idiot à bien y réfléchir, je devais sans doute être recherché comme Nuke-nin depuis un bout de temps maintenant. Se pourrait-il que la personne qui m'invite soit intrigué par ma personne ou alors s'agissait-il d'un piège ? J'étais certain d'une chose, c'était que la personne m'ayant envoyé ce serpent ne lésinait pas sur les moyens ou la mise en scène. Cela valait sans doute le coup de s'y rendre. Ce carrefour était donc une bénédiction. Juste en face de moi, le panneau indiquait la première des destinations à atteindre.

Jour de chance.

Etirant un peu mon col, j'y mettais l'invitation en sécurité et, sous couvert du Henge no Jutsu, je me dirigeais sans attendre en direction du pays du riz. Piège ou pas, aucune importance, je faisais ce que je voulais et pour le moment, je voulais me rendre là-bas. Curiosité ? Peut-être... Ennui, certain. A part voyager et me faire engager pour de menus travaux, je n'avais rien de bien crucial à faire. Peut-être que cela risquait de changer cette fois. Sans bien comprendre d'où cela venait, je ressentis une bouffée de chaleur qui dissipa totalement ma fatigue, me permettant de courir plus vite. Il fallait croire que j'étais ravi de me rendre là-bas.

[=>Direction Oto]